Atteint de la maladie de Charcot, le beatmaker et ex-pilier de Fonky Family doit s’exprimer via un ordinateur. Dans “Rien ne peut arrêter Pone”, l’imitateur Marc-Antoine Lebret lui permet de retrouver son identité.

«Il a un accent de Toulouse, mais aussi de Marseille, un léger zozotement, il parle un peu du nez. » C’est une analyse fine que livre l’imitateur et humoriste Marc-Antoine Lebret de la voix du musicien Pone, étudiée à partir d’archives vidéo. Ce dernier, beatmaker et ex-pilier de la Fonky Family (le groupe de rap marseillais « ambiance scandale, danse de vandales » de la fin des années 1990), lui a confié une mission inestimable : celle de lui rendre sa voix.

Atteint de la maladie de Charcot, qui paralyse progressivement ses muscles, le musicien est désormais obligé de s’exprimer via un ordinateur. Bien qu’il se soit adapté vaillamment à l’avancée de la maladie, comme on le découvre dans le touchant récit de sa compagne Wahiba, cette voix synthétique reste un rempart invisible entre lui et les siens. On comprend alors qu’en s’appropriant les inflexions pleines de malice de Pone pour les insuffler à la machine, c’est son identité que l’imitateur permet en réalité au musicien de reconquérir.