Podcast : “Mon boss est un algorithme”, dans l’enfer des nouveaux métiers précaires |
Pour “Les Pieds sur terre”, la journaliste Martine Abat se penche sur ces nouveaux métiers où l’on trime pendant des heures pour des salaires de misère dans la précarité la plus totale. Édifiant.
Quel est le point commun entre un livreur à vélo et une correctrice d’assistant vocal ? Ils sont des « forçats du Net », des travailleurs précaires 2.0. Dans cet effrayant épisode des Pieds sur terre, sur France Culture, intitulé Mon boss est un algorithme, on entend Julie, qui a corrigé des transcriptions de conversations de Cortana, l’assistant vocal de Microsoft. « On écoutait des choses très privées, comme des hommes qui confiaient leur déprime à Cortana, ou cherchaient à traduire leurs demandes lors de séances de sexcam… » Et ce, à un rythme de cent cinquante transcriptions à l’heure pour espérer un Smic. Quand il y avait assez de travail pour tous les embauchés…
Puis Nassim, ex-Deliveroo, raconte à la journaliste Martine Abat la « pression psychologique des statistiques » : « Quand vous avez un accident, on vous demande d’abord l’état de la commande et de la photographier, sinon on vous déduit le montant de la course. » Et de conclure que les seuls qui continueront de « travailler pour ces robots » seront ceux qui n’auront d’autre choix, comme les sans-papiers. Glaçant.