Quand Franck Riester fustige cyniquement les grévistes de Radio France |
Le ministre de la Culture a exprimé hier, sur Twitter, son “indignation” devant la non-diffusion d’émissions prévues autour de la commémoration de la tuerie de “Charlie Hebdo”.
Singulièrement absent depuis le début du conflit social à Radio France – suite à l’annonce d’un plan d’économies et de suppressions d’emplois, certains des salariés sont en grève depuis le 25 novembre (avec une « trêve » du 23 au 31 décembre) —, Franck Riester s’est exprimé hier sur Twitter. Pour annoncer des actions fortes du gouvernement en faveur de la radio publique ? Non, plutôt pour fustiger ceux qui ont refusé de travailler le 7 janvier : « Jour anniversaire de la tuerie de Charlie Hebdo, quelques grévistes de Radio France font annuler sur les antennes du service public des émissions traitant de la liberté d’expression et de la presse [alors qu’une émission dédiée a bien eu lieu de 20h à 21h sur France Info, et que n’aurait été empêchée de diffusion — selon Arrêt sur images —, pour cause de grève… qu’une interview de Franck Riester, ndlr]. Incompréhension et indignation. » C’est ce que cette intervention du ministre de la Culture et de la Communication a aussi suscité auprès de la CGT (« nous vous saurions gré de ne pas insulter la mémoire des victimes en insultant les salariés grévistes », lui a répondu le syndicat). Claude Askolovitch, titulaire de la revue de presse sur France Inter, a même jugé la remarque « profanatrice » : « Des femmes et des hommes assassinés ne sont pas de la chair à pauvre communication. » D’autres ont rappelé la prise de position de Franck Riester (alors député UMP de Seine-et-Marne) dans L’Opinion, en 2015, qui jugeait l’État « responsable » dans la crise alors traversée par Radio France, regrettant que le gouvernement sabre dans son budget. De l’art de la volte-face politique…