« Tous grossophobes ! » Ce titre n’a pas été choisi par hasard. Dans sa série documentaire pour France Culture, à la fois dense et très humaine, Rémi Dybowski-Douat veut pointer du doigt une partie de cette société bien-pensante qui se dit tolérante, mais ne supporte pas les obèses. « Après la diffusion, j’ai eu pas mal de réactions de gens qui m’ont avoué être grossophobes, alors que personne ne viendrait me dire spontanément qu’il est raciste. Comme si on pouvait assumer plus facilement d’être grossophobe. »

Au fil de quatre épisodes bien anglés et rythmés, le producteur revient sur ce malaise que suscitent les bourrelets et les doubles mentons, revenant rapidement sur l’histoire de l’image des gros, mais laissant au volet médical la portion congrue. Il donne la parole à des chercheurs, des enfants obèses en clinique spécialisée, des activistes, des influenceuses. « C’est un choix éditorial assumé depuis longtemps dans mon travail, explique-t-il. Pour moi, les gens sont les meilleurs experts d’eux-mêmes. Je veux incarner au maximum mon propos alors je passe beaucoup de temps à chercher les témoins qui, par leur parcours individuel, peuvent représenter les différents facettes du sujet. »