France Culture rend hommage à l’abolitionniste Harriet Tubman, esclave devenue icône |
Au XIXe siècle, Harriet Tubman, esclave en cavale, aida des centaines de Noirs américains à échapper à leur sort. “Une histoire particulière” raconte le parcours hors norme de cette héroïne méconnue.
D’esclave à icône pour les droits des Noirs, elle ouvrit la voie à nombre de militants noirs américains. Samedi 14 et dimanche 15 mars, dans Une histoire particulière, sur France Culture, Michel Pomarède raconte sous forme d’un récit analytique captivant le parcours méconnu en France d’Harriet Tubman (1820-1914). Sa vie commence au début du XIXe siècle dans une plantation du Maryland. Elle y subit les coups, les humiliations quotidiennes, la faim. En 1849, poussée par des visions religieuses – séquelles cérébrales des mauvais traitements qu’elle subit –, elle emprunte l’Underground Railroad, réseau clandestin de souterrains allant des États du Sud esclavagiste à ceux du Nord.
Aidée par des religieux abolitionnistes, elle trouve la voie de son indépendance. « J’étais passée de l’autre côté mais il n’y avait personne pour m’accueillir sur cette terre de liberté, j’étais étrangère en cet étrange pays. Mon foyer après tout c’était le Maryland […] Tout le monde était là-bas. C’était décidé : je donnerais chaque goutte de mon sang pour qu’ils soient libres. » Déterminée, elle rebrousse chemin pour guider d’autres esclaves vers le Nord. Grâce à des chants codés et sans hésiter à prendre les armes, elle sauve plus de trois cents vies, devenant « la Moïse noire » guidant son peuple vers la Terre promise. Après l’abolition de l’esclavage, elle s’engage pour les droits des Noirs et le vote des femmes. Un siècle plus tard, son portrait aurait dû figurer sur les billets de 20 dollars si l’administration Trump n’avait pas gelé le projet. Elle aurait remplacé le président Andrew Jackson (1767-1845), un… esclavagiste.