“Par Jupidémie”, le podcast de confinement de Charline Vanhoenacker et son équipe sur France Inter |
Cours de lettres, leçons de maths… Depuis le début du confinement, Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek, Guillaume Meurice et leurs chroniqueurs diffusent sur YouTube un podcast, “Par Jupidémie”, enregistré chez eux. Avec les moyens du bord et beaucoup d’humour.
« Quand on ne peut pas entrer par la porte, il faut rentrer par la fenêtre ! » Parce qu’elle ne peut se retrouver dans les studios d’enregistrement de France Inter chaque après-midi depuis lundi 16 mars, en raison de l’épidémie de coronavirus, l’équipe de Par Jupiter ! bricole un podcast maison intitulé Par Jupidémie, afin de rester en lien avec ses fidèles auditeurs en ces temps troublés. Avec une bonne humeur salvatrice, Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek, Guillaume Meurice et leurs chroniqueurs proposent « un podcast garanti 100 % sans contact humain, à écouter en famille, car il est autant destiné à distraire qu’à accompagner les jeunes dans leur apprentissage confiné ».
Au programme : pas d’invité, mais les leçons de maths de Guillaume Meurice (« combien de pas par jour peut faire François Fillon qui est confiné dans son manoir de la Sarthe ? »), les cours de lettres de Juliette Arnaud, les recommandations cinéphiles de Thomas Croisière, un concours de dessin... Et le traditionnel Journal de 17h17. « On regarde l’actualité internationale en faisant des blagues, mais on parle très peu du virus ; on se concentre surtout sur la culture et le divertissement », explique Charline Vanhoenacker. Pour l’heure, les trois premiers épisodes (le premier a été diffusé mardi) sont à retrouver sur YouTube. Il devrait y en avoir plusieurs par semaine, jusqu’à ce qu’il soit possible de retourner travailler à Radio France.
Durant le week-end du 14 mars, tandis que la « maison ronde » était en branle-bas de combat pour monter une nouvelle grille donnant la priorité aux informations, Charline Vanhoenacker, Alex Vizorek, Guillaume Meurice et leurs chroniqueurs, éparpillés aux quatre coins de la France, planchaient sur un moyen de continuer à enregistrer leur émission à distance. Skype s’est révélé l’outil le plus pratique. « On peut s’y brancher à 4 ou 5 et recréer les conditions du direct, parce qu’il faut que ça respire, que ça vive, précise Charline Vanhoenacker. L’information, c’est bien sûr la priorité, mais notre mode de fonctionnement pour affronter la réalité en temps de crise, ça a toujours été de faire des blagues. C’est notre catalyseur, et je pense que ça doit être pareil pour les auditeurs. »
Pour ce qui est de l’organisation, chacun se dépatouille avec ses conditions de confinement. « Le travail est très collectif. On fait des conference calls à 10 heures, on travaille sur un Google doc... Ce qui nous meurtrit un peu, c’est qu’on est dépendant des GAFA », plaisante celle qui a l’habitude de brocarder la « start-up nation » et ses marottes chaque semaine. La plupart des membres de l’équipe se retrouvent donc à tour de rôle sur Skype, et les autres enregistrent leur chronique de leur côté, comme Djubaka, qui n’a pas Internet et doit donc enregistrer et envoyer son billet depuis son Smartphone.
Ensuite, le réalisateur François Audoin récupère les bandes et s’attelle au montage de l’émission, qui, malgré les conditions, reste de très bonne facture. « Le son n’est pas celui de velours qu’on a l’habitude d’entendre sur France Inter ; il y a un côté un peu clandestin, s’amuse l’humoriste belge. Ce n’est pas Radio Londres non plus, c’est plutôt Radio Bricolo, mais c’est passionnant. Et ça rappelle aussi à quel point les techniciens de Radio France sont importants et nous manquent. »