Recettes de cuisine : quatre podcasts “al dente” pour liquider vos stocks de pâtes |
Après avoir dévalisé les rayons des supermarchés et stocké vos réserves, vous voilà confrontés à une jolie montagne de paquets de nouilles. Mais une fois servies à la bolognaise ou à la carbonara, comment les cuisiner tout en variant les plaisirs ? Réponse en quatre podcasts à vous faire bouillir de plaisir.
Outre une certaine frénésie du stockage, les rayons vides des supermarchés ont confirmé la passion dévorante des Français pour les pâtes. Maintenant que les placards regorgent de provisions, il va falloir se mettre en cuisine. Parce que les assiettes de coquillettes au fromage râpé, à la longue, c'est un peu triste, nous vous avons concocté une sélection de podcasts plein de recettes alléchantes et d'informations savoureuses sur votre aliment préféré.
Tout, tout, vous saurez tout sur la pasta
« Les Italiens ont sublimé les pâtes, mais ils ne les ont pas plus inventées que les Belges n’ont inventé les frites. » L'invité de Sidonie Bonnec et Thomas Hugues, dans La curiosité est un vilain défaut, sur RTL, est catégorique. Ce n'est pas non plus Marco Polo qui a rapporté les premières pâtes de Chine. On doit cette légende à des communicants américains chargés de trouver une bonne histoire pour vendre des pâtes à la fin du XIXe siècle, époque à laquelle les États-Unis comptaient de nombreux travailleurs émigrés italiens, dont l’image n’était pas assez glamour au goût des commerciaux. Non, selon l'écrivain Pierre-Brice Lebrun, auteur d’un Petit Traité des pâtes (éd. du Sureau), on mangeait déjà des pâtes en Mésopotamie (l’actuel Irak), en 1700 avant J.-C. En atteste le plus vieux livre de cuisine du monde, dans lequel se trouve une vingtaine de recettes approximatives, notamment de lasagnes réalisées avec... des vermicelles.
Passion italienne
Pour cet épisode d’On va déguster, sur France Inter, baptisé « Pasta Party », François-Régis Gaudry s'est entouré de puristes. Deux Italiens, Laura Zavan, autrice de nombreux livres de cuisine, et Stefano Palombari, traducteur gourmand, dissertent avec un entrain communicatif de leur passion commune. Tandis que l'un nous apprend que jusqu'au XVIIIe siècle on faisait cuire les pâtes pendant une à deux heures, l'autre révèle que les spaghettis à la bolognaise seraient une invention destinée aux touristes. Hors de Bologne, on préfère le terme « ragu » à « bolognaise », et on utilise des tagliatelles, sur lesquelles la sauce « accroche bien ». Au terme d'une émission rythmée par de joyeux chants transalpins, invités et chroniqueurs partagent leurs astuces pour réaliser des spaghettis aux tomates et aux anchois, des penne aux courgettes, un bon pesto... Ils livrent même la recette de la vraie carbonara (sans crème, donc).
Et les nouilles ?
Des Italiens ou des Asiatiques, qui sont les mieux placés pour parler de pâtes ? Dans cet épisode de Bouffons, sur Nouvelles Écoutes, Guilhem Malissen organise un débat « farci de mauvaise foi » entre l'éditeur Nata Rampazzo, le grand reporter Massimo Prandi et l'autrice Minh-Tâm Trân, qui défend les couleurs du Vietnam. Avant de parler raviolis, vermicelles de riz, soba, udon ou macaronis, les Italiens ouvrent les hostilités avec un tacle aux habitants de l'hexagone : « Les nouilles, ce sont les pâtes que les Français, d'une façon totalement inconsidérée, donnent aux enfants pour leur apprendre à manger des pâtes. C'est très grave, parce que c'est une distorsion de goût qui va les accompagner toute leur vie. » On n’est pas là pour rigoler.
Délice de Russie
Au micro de Natacha Triou, dans Les bonnes choses, sur France Culture, Macha Makeïeff évoque la façon si particulière dont son grand-père russe aimait manger ses pâtes. La metteuse en scène et directrice du Théâtre de la Criée, à Marseille, commence par décrire avec beaucoup de tendresse ce « vieil officier du tsar » aux habitudes étranges, qui restait dans ses rêves. « Il était d’un autre monde. » Le soir, il mangeait des pâtes trop sucrées et trop cuites. « Il faisait ça comme si c'était un rituel extraordinaire, comme s'il avait été un prince. » Un jour, il partagea son festin avec sa petite-fille, qui, des années plus tard, reste formelle : « Il faut aimer profondément celui qui les a préparées pour les avaler. C'est gluant, trop sucré... Un être normal ne peut pas manger ça. Mais ça fait du bien à l'âme. »