Cinq podcasts pour mieux se confiner… en cuisine |
Jusqu’alors, le temps pouvait faire défaut pour être réellement créatif en cuisine. Le confinement permet désormais de laisser s’exprimer toutes les audaces gastronomiques sur fond de collapsologie ambiante. Pour ancrer ce moment historique aussi dans nos assiettes, puis transformer l’essai.
On (se) confine en cuisine. Désormais le temps nous appartient pour imaginer des mets originaux ou accommoder ce qui est stocké dans les placards en créant la surprise à table. Le contexte est favorable à toutes les expériences culinaires créatives. Des émissions donnent des pistes pour se lancer, guidés par les conseils de passionnés, de chercheurs, chefs avec ou sans étoiles et même de survivalistes organisés pour tenir un siège. Attachez-vos tabliers, une nouvelle ére culinaire s’ouvre à la maison.
La faim est proche
Réchauffement climatique, tensions politiques, disparitions des espèces… Alors qu’est-ce qu’on mange ? Envoyée au front pour Bouffons, de Nouvelles Écoutes, Émilie Laystary a suivi le stage de survie d’Éléonore Lluna – qui a préparé un tuto de survie pour les acteurs de Daybreak, la série post-apocalyptique de Netflix. La chroniqueuse a aussi rencontré Catherine Renard, directrice de recherches au sein de l’unité Sécurité et qualité des produits d’origine végétale à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), pour discuter stratégie de stockage et conservation des aliments riches en micronutriments. L’occasion de parler collapsologie à table, de repenser la chaîne d’approvisionnement et d’augmenter la capacité de résilience de la société.
Cuisine anti-gaspi
Contrairement à son habitude, Delphine Le Feuvre ne promène pas cette fois son micro en cuisine mais plutôt du côté des poubelles pour son podcast L’Épicurieuse. En confinement, mieux vaut éviter tout gaspillage et gérer les stocks en bonne intelligence. L’occasion de poursuivre cette démarche en conscience après cet isolement imposé. Car, dans le monde, un tiers des aliments destinés à la consommation humaine est jeté ! Selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe, 2018), le gaspillage alimentaire à domicile serait responsable de 20 % des pertes, soit près de 30 kilos par habitant dont 7 kilos de produits alimentaires encore emballés. Finalement, si ce gâchis alimentaire mondial était un pays, il serait clairement le troisième plus grand pollueur au monde derrière les États-Unis et la Chine, avec un rejet de 3,3 gigatonnes de gaz à effet de serre par an ! C’est le moment de changer ses habitudes pour soulager la planète.
Aliments fermentés et pourris : miam miam !
Gravelax mariné, olives saumurées, vin vieilli, entrecôtes maturées, gibier faisandé, roquefort…Derrière d’élégants paravents se cachent pourriture, moisissures et bactéries. Des éléments qui interviennent dans la fermentation de nombreux mets gastronomiques. Dans On va déguster sur France Inter, Marie-Claire Frédéric, autrice de Pourri : Fermenté ou pourri ? Comestible ou avarié ? Existe-t-il vraiment une différence ? (éd. Les Ateliers d’Argol), ne manquera pas d’élargir vos horizons culinaires. Au micro du bec fin François-Régis Gaudry, elle compte bien mettre les auditeurs en appétit, sans masque, ni gants.
Pétrir de plaisir
Retrouver des gestes ancestraux, ceux du pétrissage du pain, c’est ce que propose Alain Kruger dans On ne parle pas la bouche pleine !, ancienne émission de France Culture. Il reçoit Alex Croquet, un boulanger et chercheur passionné qui parle du pain comme le ferait un poète, évoquant une école de la sensualité dans l’art de façonner la pâte, l’harmonie entre la farine, l’eau, le levain, « ce sein soyeux et blanchâtre au délicat parfum de froment et aux saveurs lactées qu’est la faluche nordiste ». De quoi craquer pour le pain fait maison.
La saveur des sentiments
Pour Binge Audio, Zazie Tavitian partage dans son émission Casseroles une recette proustienne, « le gâteau de grand-mère Betty », douceur sucrée et réconfortante de son enfance. L’occasion de donner le goût et l’envie de rechercher ces trésors de famille à la saveur incomparable. Un temps pour cuisiner, un temps pour déguster, un temps pour se souvenir.