Quelques podcasts bouleversants sur les personnels soignants |
«Soigner», «Programme B», Binge Audio
20 minutes
Infirmières, manipulatrice radio, médecin généraliste, représentants de Médecins sans frontières en Lombardie, en Afrique de l'Ouest, au Moyen-Orient… En France ou à l'étranger, des soignant·es reviennent tour à tour sur leur état d'esprit depuis le début de la pandémie.
De leurs sentiments d'angoisse («Je le vis très mal») aux constats implacables («Personne ne peut venir nous remplacer»), on entend de l'émotion, mais également des rires ou de la frustration.
Cette série de témoignages très variés revient notamment sur les applaudissements chaque soir et le langage guerrier et héroïque utilisé par le gouvernement pour qualifier le personnel soignant: «Un héros, il se débrouille tout seul, il n'a pas besoin d'argent et de moyens.» Une colère saine et nécessaire à écouter.
«“On ne nous prépare pas à ça!”: Léa, 26 ans, interne en médecine, face au coronavirus», «Code Source», Le Parisien
16 minutes
Dans le podcast d'actualité du Parisien, Léa raconte son internat en service de réanimation dans un hôpital de l'Essonne. Le constraste est saisissant entre les débuts de son stage et la gestion actuelle de l'épidémie, à la fois quant aux pathologies traitées et au nombre de patient·es suivi·es.
La jeune femme décrit la réorganisation de son service, les transferts difficiles dans d'autres régions, le flux permanent de nouvelles personnes contaminées, les situations éthiques, la chloroquine, la compréhension des familles et leur reconnaissance.
Léa évoque aussi la peur de l'imprévu, avant de se rappeler pourquoi elle a choisi d'étudier la médecine et l'utilité de son métier. Un éclairage pertinent pour comprendre comment tout a été chamboulé par la pandémie.
«Soignants dans la tempête», «Les Pieds sur terre», France Culture
28 minutes
Marie est une jeune infirmière en soins intensifs, payée 1.700 euros net par mois; son service a été transformé en unité Covid. Jeanne est médecin généraliste à la campagne, où la situation est assez calme pour l'instant; elle s'organise en prévision de la vague à venir. Maeva est psychiatre à l'hôpital, dans un service pour les usagèr·es de drogues. Cécile est kinésithérapeute au service de réanimation de l'hôpital d'Ajaccio; elle retourne les patient·es et se retrouve donc en première ligne.
Dans ces quatre témoignages de femmes, on entend la force et l'agacement procurés par les applaudissements, la solidarité, la peur pour les personnes fragiles isolées. Et puis la colère face au manque de matériel, à la décision de maintenir les élections municipales et aux mesures prises, «pas à la hauteur des enjeux». Des paroles brutes qui expriment des réalités très différentes.
«Le Journal d'une infirmière sous le Covid-19», MedShake
3 épisodes de 7 minutes
Le 3 mars 2020, Flavie recevait son premier patient infecté par le coronavirus, depuis décédé. Elle travaille dans un service de réanimation et relate presque chaque jour ce qu'il s'y passe: les camions du SAMU qui font la queue, le choc face à l'âge de certain·es patient·es, le soutien des cadres qui ne comptent plus leurs heures, la bienveillance des médecins.
Flavie détaille concrètement son métier: l'intubation, les respirateurs, les cathéters, le coma artificiel, les patient·es sur le ventre pour faciliter la respiration, les répercussions sur les reins. Elle parle aussi de sa fatigue physique et mentale, de la douleur de son corps, des larmes qu'elle retient.
Dans ce récit poignant à la première personne, les lueurs d'espoir croisent les moments d'épuisement.
«Paroles de soignant·e·s», France Inter
4 épisodes de 5 minutes
Chaque épisode de cette série de France Inter suit la vie d'un soignant·e à l'heure du coronavirus.
Elsa, infirmière en psychiatrie dans le Morbihan, tente d'améliorer le quotidien de patient·es atteint·es de troubles psychiques graves, malgré le manque de moyens et son épuisement. Richard, lui, est médecin dans un Ehpad en Auvergne. À 66 ans, il a repris le travail il y a deux ans. Aujourd'hui, il a peur de devoir faire des choix difficiles.
Non loin dans l'Allier, Sofia est préparatrice en pharmacie. L'épidémie a compliqué pour elle les échanges avec les personnes venues acheter des médicaments. Quant à Romain, interne en cancérologie, il fait tout pour continuer la radiothérapie de ses patient·es tout en évitant les risques de contamination au Covid-19.
Des situations différentes, mais une détresse commune.