Écologie, genre, musique… France Inter fait sa rentrée après une cure de jouvence |
Avec son ambition affichée de séduire plus de jeunes auditeurs, la station a présenté sa nouvelle grille des programmes. Au menu, des émissions qui traitent des questions de société, avec une ouverture à la culture musicale pop.
France Inter doit être la station des grands-parents, des parents et des adolescents, et par là former un arc générationnel. Il faut qu’on y entende Pierre Guyotat, Booba ou Alexandre Jardin. Les jeunes doivent comprendre que c’est une radio faite pour eux. Un million de nos auditeurs ont moins de 35 ans [l’auditeur d’Inter a en moyenne 54 ans, ndlr], on doit en attirer davantage. » Laurence Bloch, patronne de la chaîne, énonçait ainsi son ambition au printemps dernier. Sa grille de rentrée ne surprend donc pas : elle continue de sonder les problématiques de société, tout en faisant de l’œil aux plus jeunes avec une ouverture élargie sur la culture pop.
Signe des temps : la transition écologique se fait une vraie place quotidienne à l’antenne, avec L’édito carré, de Mathieu Vidard (du lundi au jeudi à 7h20), et La Terre au carré du même journaliste (du lundi au vendredi à 13h30), qui remplace son émission à succès La tête au carré. Dans sa première émission, lundi, le producteur évoquait de « drôles de circonstances » : « Vous proposer une nouvelle émission sur l’environnement dans un contexte où l’un des symboles les plus forts de la nature, la forêt amazonienne, est en train de brûler… » Avant de laisser la parole à un écologue et un anthropologue sur la déforestation par le feu, puis à Camille Crosnier pour un reportage sur l’écologie intégrale, ou à Antoine Ly qui suivait une jeune Savoyarde qui combat les déchets. Programme historique dédié à l’environnement, CO2 mon amour, de Denis Cheissoux, est déplacé au dimanche à 13h20. La science garde une place sur les ondes, avec Du vent dans les synapses, de Daniel Fiévet (le samedi à 15h).
Un net lifting
Le vendredi à 20h, Giulia Foïs animera Pas son genre, hebdomadaire d’une heure. L’ex- animatrice de Babel-sur-Seine y traitera de l’actualité par le prisme du genre et des sexualités, sondant par exemple l’égalité hommes/femmes, les luttes contre l’homophobie et le sexisme, ou la libération de la parole après le mouvement #MeToo. A sa suite, Laurent Goumarre propose Côté club : il reprend la Foule sentimentale, de Didier Varrod (appelé à d’autres fonctions) en changeant son titre. L’émission sera toujours dédiée à la chanson française, avec une heure de live.
Le producteur du Nouveau rendez-vous voit sa tranche quotidienne du soir changer : elle devient dans sa seconde partie France Inter+ et se compose d’archives de l’INA ou de séries d’émissions d’Inter plus récentes, déjà diffusées. Passé 23h, il n’y aura donc plus d’émissions « fraîches » sur France Inter — comme c’est déjà le cas sur France Culture, et sur France Musique depuis ce lundi. Les auditeurs du soir apprécieront…
Le week-end subit un net lifting. Dans la continuité de Popopop, d’Antoine de Caunes et Charline Roux, place à la pop culture : Xavier Leherpeur propose Une heure en séries (samedi à 20h), donnant la parole à une bande de chroniqueurs ; Eric et Quentin, tout droit venus de
TMC, interrogent des rappeurs et décryptent la musique hip-hop dans Le grand urbain (samedi à 21h). A 22h, place au Grand format documentaire, étonnante case qui fait se succéder Foule continentale de Caroline Gillet, un reportage d’Antoine Chao, un autre de Charlotte Perry (deux des coproducteurs de Comme un bruit qui court, émission supprimée au printemps), puis Regardez voir, le programme sur la photographie de Brigitte Patient.
Un invité “chaleureux” pour discuter amour, sexe et intimité
Le dimanche, l’émission musicale de Matthieu Conquet (ex-Interférences, dont on ne connaît pas encore le nouveau titre) s’installe à 17h en lieu et place de Vous les femmes, de Daniel Morin. Surprise : Edouard Baer, trublion inspiré qui a enchanté une saison durant le dimanche soir d’Inter (Lumières dans la nuit), tire sa révérence. Qui pour prendre sa suite ? Nadia Daam relève le gant à 22h, avec la libre-antenne Modern Love. L’énergique productrice accueillera un invité « chaleureux » pour discuter amour, sexe et intimité, et prendra les appels des auditeurs. Une version 3.0 d’Allô Macha ?